Écrire des haïkus : l’art de capturer l’instant présent

Avec trois phrases, parfois sans verbe, le haïku procède par soustraction et dépouillement. C’est l’art de l’ellipse et du bref. Parvenir à dire tout, avec presque rien.
Le plus souvent, il évoque les saisons, célèbre la nature, explore les limites du langage.

Le haïku est un poème bref d’origine japonaise décrivant l’évanescence des choses.

En 3 lignes et moins de 17 syllabes, il capte une image, une sensation ou une émotion et cherche à saisir l’essence d’un instant.

Traditionnellement, le haïku japonais suit le rythme 5-7-5 syllabes, mais sa structure repose surtout sur un équilibre de souffle : trois lignes, dont la deuxième un peu plus longue, comme une respiration entre deux silences. Plus qu’une contrainte formelle, c’est un état d’esprit, une invitation à observer le monde avec simplicité et profondeur.

Au fil de l'eau : Les premiers haïku français
Au fil de l’eau :
Les premiers haïku français

Le haïku est une forme poétique très codifiée, dont la paternité est attribuée au maître Matsuo Bashō (1644–1694).
Le terme haïku fut créé plus tard par le poète Masaoka Shiki, deux siècles après.

Selon Bashō, un haïku doit révéler à la fois l’immuable et le fugitif.

La France découvre cette forme poétique au début du XXᵉ siècle : en 1905, trois jeunes poètes publient Au fil de l’eau, premier recueil français de haïkus. Ils seront les précurseurs d’un genre qui inspirera plus tard Paul Claudel et Paul Éluard.

Dans la vieille mare,
une grenouille saute
le bruit de l’eau.

Matsuo Bashō

✍️ Composer un haïku est une invitation à un voyage sensoriel.
Concentrez-vous sur ce que vous voyez, entendez, sentez, touchez…

  • Une odeur qui flotte dans l’air ?
  • Une sensation sur votre peau ?
  • Une saveur dans votre bouche ?

Le haïku n’a pas besoin d’être parfait. Ce qui compte, c’est l’élan, la simplicité, le geste de saisir un instant.
C’est une écriture qui ne cherche pas à briller, mais à révéler la beauté du simple, une pluie fine, un rire d’enfant, une feuille qui tombe.

Un monde
Qui souffre
Sous un manteau de fleurs

– Issa

Les haïkus s’inspirent souvent des saisons, des phénomènes du ciel, des paysages, de la faune et de la flore.
Ils célèbrent les petits mondes de la nature : papillons, libellules, grenouilles, lucioles… souvent invisibles à nos yeux pressés.

Observez une scène de vie ou laissez revenir un souvenir d’enfance :
le vol d’une libellule, la lumière sur une feuille, la rosée du matin.

Les montagnes au loin
reflet dans les prunelles
d’une libellule.

– Buson

Illustration poétique représentant les quatre saisons dans un style japonais traditionnel.

Les haïkus permettent de ralentir, d’observer et d’accueillir le monde dans sa simplicité.
Dans la pratique du Journal Créatif®, ils agissent comme une synthèse poétique : après des pages plus chargées en émotions ou en réflexions, un haïku permettra de condenser l’essence de ce qui a été vécu, comme une conclusion douce et lumineuse.

C’est aussi un outil merveilleux pour :

  • Retrouver le calme intérieur ;
  • Ancrer la pleine conscience dans l’écriture ;
  • Réenchanter le regard porté sur le quotidien ;
  • Rendre visible l’invisible.

Je vous partage 4 exercices associés à la pratique du Journal Créatif®.

  • Découpez dans des magazines des images ou des mots qui vous attirent, sans réfléchir.
  • Collez-les sur une page et laissez-les dialoguer entre eux.
  • Sur la page suivante, écrivez une liste de phrases inspirées par ce collage.
  • Relisez-vous, puis laissez trois de ces phrases s’attirer. Assemblez-les pour former un haïku, un écho poétique de votre collage.
  • Ne cherchez pas à comprendre : laissez simplement les mots vibrer.
  • Dans votre journal, dessinez une petite scène du quotidien : votre tasse de thé, un arbre que l’on apperçoit depuis sa fenêtre, le coin de bureau…
  • Ajoutez des couleurs, puis laissez la page respirer.
  • Fermez légèrement les yeux si nécessaire, pour ressentir plus que voir.
  • Autour du dessin, notez vos sensations.
  • Puis relisez-vous : un haïku se cache peut-être entre vos lignes.

Variante : passez directement de la contemplation à l’écriture du haïku.

  • Choisissez une page déjà écrite dans votre journal.
  • Relisez-la et entourez cinq à dix phrases ou fragments qui résonnent.
  • Recopiez-les sur des languettes de papier.
  • Déplacez-les, combinez-les, jusqu’à ce que trois phrases s’accordent. Ce sera votre haïku du jour.
  • Collez-le ensuite dans votre journal, orné de couleurs ou de collages.
  • Gardez les autres languettes pour un futur poème.
  • Partez en balade dans la nature, avec votre carnet et un appareil photo de type « instax » ou polaroid.
  • Laissez-vous toucher par une image, une texture, une lumière. Notez vos impressions brutes, ou capturez-les avec quelques polaroids.
  • De retour chez vous, laissez les mots et les photos dialoguer : les haïkus viendront d’eux-mêmes comme témoins de votre présence au monde.

Peut-être qu’après ces exercices, vous regarderez différemment les petites choses du quotidien…
Et qu’un poème viendra se déposer dans votre journal, tout naturellement.

Main féminine écrivant dans un journal intime à spirale pour exprimer ses pensées et émotions

Boostez la confiance en soi avec le Journal Créatif®

Qu’allez-vous apprendre ?

  • Comprendre les mécanismes de la confiance en soi et pourquoi elle fluctue.
  • Identifier vos forces et vos ressources pour renforcer votre estime personnelle.
  • Transformer vos doutes et croyances limitantes en affirmations positives.
  • Expérimenter des exercices créatifs (écriture, dessin, collage) pour mieux vous connaître.
  • Mettre en place une routine créative pour nourrir votre confiance au quotidien.

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